mercredi 30 mai 2007

Regarde, du verbe regarder, du regard... mais quid de "Reguarde" ???!!!

Tout le monde sait bien que le regard se dit "gue" et non "je", point n'est donc besoin d'insister avec un "U", mais la lettre dans le texte s'est glissée... A qui la faute ? A moi, à elle ? Rien n'est moins sûr... En tous cas c'est bien à moi que cette voyelle-rebelle s'est imposée. Au moment de l'écrire, une hésitation, un doute, un trouble. Et puis, comme une évidence, la lettre s'est posée. Un regard en "U" évidemment que c'est troublant, c'est gênant. L'important, c'est que l'on s'y arrête.

Il n'y a pas de hasard, les actes nous suivent ou nous précédent, c'est selon. Mais il y a toujours une part de nous dans ce que nous réalisons.
Ce "U" qui s'expose, qui s'impose, qui se montre, nous démonte. Une vague de trouble pour souligner que la vie est imperfection. Une drôle de voyelle qui se devait d'être là.

"Quand tu ne sais pas où tu vas, regUarde d'où tu viens"
On pourrait glisser sur le "U" et n'apercevoir que le sens premier, ce "U" invisible pour un sens qui ne dérange pas. Mais si regarder c'est passer sans un arrêt ce n'est plus vraiment regarder.
Nos sens sont en éveil, ou pas... Il faut donc attirer l'oeil, le perturber, et quand la forme se déforme, on cherche une autre lecture, le double-sens. Regarder en arrière, voir ce mot, Et Cris. Ce "U", symbole de l'unité ou de l'unique sonne, racle, comme une erreur de frappe... Ce "U" bloque, butte sur du dur, du hard. Ce "U", nous dérange et appuie là où cela fait mal.

Peut-être est-ce un acte manqué, peut-être est-ce un passage à l'acte... C'est peut-être un peu tout ça en même temps.

Le mystère reste entier.

Exposition Galerie la Jonquière (Paris) - décembre 2006

"Une forme est esthétiquement valable justement dans la mesure où elle peut être envisagée et comprise selon des perspectives multiples, où elle manifeste une grande variété d’aspect et de résonances sans jamais cesser d’être elle-même. Umberto ECO

La peinture est un espace de liberté ; un trait d’union privilégié entre les méandres de la pensée et leur mise en espace, une réalisation matérielle dans un cadre immatériel.

Si pour Paul Cézanne « un tableau ne représente rien, ne doit représenter d’abord que des couleurs », c’est sans doute qu’il offre bien plus que ce qu’il représente. Le passage à l’abstraction a exalté cette ouverture formidable et confère aux œuvres le pouvoir de s’inscrire dans un processus artistique sans cesse redéfini et non plus dans une structure close. Chacun, dans ce nouvel espace, peut contribuer à l’œuvre et offrir une interprétation, sans que l’irréductibilité de la toile en soit altérée.

La peinture de Caroline nous initie à ce regard porté aux toiles, tout en étant le fruit d’un projet. C’est d’abord le projet de mettre chacun d’entre nous face à notre rapport aux éléments ; le lien entre la matière, brute, inerte, en devenir, et l’homme qui peut faire vibrer dans un même élan ces éléments contrastés. Il y a un optimisme certain dans cette peinture de l’inspiration qui place naturellement le corps et l’humain au sein de la matière ; un corps qui souvent se courbe, comme pour mieux se fondre dans l’élément dont il émane.
La matière est ici harmonieuse, sans rupture. Elle est parfois en fusion mais toujours dans un élan d’alchimie unitaire. Les toiles offrent un rapport intime entre ses composants, ce qui donne à chacune d’elle un équilibre subtil, celui d’une matière contrôlée et non débridée, un cocon protecteur pour un corps fragile.

D’ailleurs Caroline semble peindre, elle-même totalement envahie par la matière qui l’entoure, une matière sonore et musicale. Sans véritable volonté d’associer et de faire correspondre les arts, elle puise, comme dans la série « terre » son inspiration dans la musique de Salif Keita. La matière, les tons et le rythme de chaque toile sont absorbés de ces sonorités chaudes. Les sons prennent vie et deviennent couleurs. La série « air » trouve sa résonance musicale dans les chœurs a capella. Le rythme s’évapore, l’accord devient un espace éternel, lent et presque silencieux, Lux Aeterna.

Laissez vos pensées voyager dans ces ères, laissez-vous porter dans l’antre deux, le cœur de ses espaces contrastés."

Texte de Mikaël Le Padan

Caro sur la toile !

ça y est !! j'ai enfin un blog !!! un espace privilégié sur la toile, pour partager ;)