vendredi 7 mai 2010

"Sainte-Anne, hôpital psychiatrique" - Ilan Klipper

Extraits du film de Ilan Klipper programmé sur Arté (à regarder ici pendant 7 jours)."Paris, quelque part dans l’enceinte de l’hôpital Sainte-Anne, le long d’une allée fleurie, un imposant bâtiment haussmannien abrite un long couloir fermé à clef. Des hommes et des femmes en pyjama bleu déambulent dans cet espace clos. Ils ont été hospitalisés dans ces « services fermés » de l’hôpital psychiatrique à l’initiative de la police, ou bien à la demande d’un proche."





"Ici, le temps est suspendu, l’attente est longue et les patients ne comprennent pas leur enfermement. Leurs journées sont rythmées par une multitude de soins auxquels ils consentent peu, ou pas du tout. En face d’eux, le personnel soignant, en blouse blanche, administre les traitements et assure le bon déroulement de la vie quotidienne. Isolement, consultations, neuroleptiques, sédatifs et contention font partie de la cure mais servent aussi à faire respecter un règlement qui s’immisce dans l’intimité des pensionnaires et ordonne tous les détails de l’existence quotidienne. Le rôle de chacun est parfaitement défini, et la grande machine institutionnelle accomplit son œuvre de réadaptation des malades.

Aux côtés des patients et des médecins, sans manichéisme, Sainte-Anne, hôpital psychiatrique souligne la crise de la psychiatrie hospitalière française : Sainte-Anne n'est pas une exception dans le paysage psychiatrique français, ni un cas extrême, le manque criant de moyens financiers et humains implique une cadence infernale, un flux permanent de malades, qui ne permettent pas au plus consciencieux des soignants de faire correctement son métier. Dans ce couloir coupé du monde extérieur, chacun essaye de sauver sa peau : le patient, reclus et seul, attend tant bien que mal que le temps passe pour recouvrer sa liberté, pendant que le médecin se bat contre la maladie mentale, un mal qui lui échappe, et qu’il tente à tout prix de dominer."

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce film est simplement effrayant d'inhumanité, un rapport de force entre les soignants et les malades qui sont traités ici comme des bêtes de laboratoire : attachés, piqués, électrocutés, privés de la parole et privés de considération comme sujet désirant. Le discours des patients vaut mille fois mieux que celui des soignants - sauf exception ! Le "manque de temps, de moyens et de considération" - non explicites dans le film - ne justifie pas un traitement de la folie ici digne des années 1950.
FJ

Anonyme a dit…

Allez plutôt sur le site de mediapart voir doc "un monde sans fous"

Caroline Sammut a dit…

effectivement...
un autre regard sur Saint Anne nous est proposé ici : http://lagaleriedecaro.blogspot.com/2010/01/mes-questions-sur-la-folie-serge-moati.html

Anonyme a dit…

Il existe un site web sur les hospitalisations sans consentement HO et HDT

www.hospitalisationsansconsentement.org