A l'initiative du relais mutualiste de l'institut Marcel Rivière, la journée "les savoirs dans l'atelier", animée par Madeleine Abassade, était faite de partage d'expériences et de réflexion sur la place de la culture, de l'art dans l'hôpital psychiatrique.
L'atelier (lieu et ou activité) présenté comme une rencontre humaine pour faire du beau et faire du bien. Un travail autour du dire, de la mise en forme pour aller vers l'autre, créer le lien. Une position qui se veut, avant tout, artistique. La personne est considérée pour ce qu'elle est, on ne la résume pas à sa maladie. Il n'y a pas, au début de la démarche, prise en compte de la pathologie ou de l'histoire de chacun.
L'atelier a cependant des effets catharsis qu'il faut savoir accompagner. L'acte créatif, c'est tomber en soi, quitter le regard commun. Le participant traverse une expérience que l'animateur de l'atelier doit prendre en compte. Dans cet espace transitionnel se développent les gestes spontanés le vrai-self dont parle Winnicott. Le geste artistique est fait de jaillissements. Cette notion de débordement (qui n'est pas toujours créateur) interroge sur son apport dans un lieu de soin. On retrouve souvent dans l'hôpital psychiatrique des personnalités éclatées, on rencontre des problèmes liés au désir, à la motivation. Il faut voir comment l'atelier bouscule ou structure.
Si les approches et les médiations étaient variées, un élément fondamental convergeait toujours : la question du cadre dans l'atelier. Un cadre qui doit être toujours posé et tenu.
Poser les bases, donner une consigne, une contrainte suffisamment forte et engageante pour que le processus démarre. Celui qui propose l'atelier doit avoir une posture intérieure.
Arrive alors la métamorphose, le moment de vie qui rend le cadre invisible.
J'ai aimé l'approche du danseur et chorégraphe Christophe Zaorski qui nous a présenté "Quitter..." un spectacle inspiré du travail qu'il a réalisé pendant un an dans l’unité pour personnes âgées. Une danse symbolique avec un immense cadre de bois, qui peut enfermer mais aussi porter, transporter.
"Ici, le jour et la nuit : les urgences psychiatriques" m'a beaucoup touchée. Un travail réalisé par Sylvie Gasteau sonographe et Christophe Bardot photographe, avec l'équipe soignante et les patients. Ils nous ont emmenés à la rencontre d'un pavillon de l'hôpital psychiatrique et de son quotidien.
Violaine de Carné, comédienne-directrice de la compagnie le TIR et la Lyre, à apporté "une bonne odeur de rassemblement humain" avec ses notes d'humour et la poésie des textes présentés.
J'ai rit devant le spectacle de la compagnie des planches Labordienne (en savoir plus sur La Borde) !
A chaque foi une exigence artistique et toujours la recherche de l'intention. Faire que l'intime émerge et laisser une trace de soi. Une expérience du ressenti qui est partagée par l'ensemble des participants (artistes, soignants et soignés) et où le rapport soignant-soigné nommé par le psychiatre Jean Oury est défetichisé.
Les savoirs dans l'atelier, c'est avant tout du rapport humain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire